Existence
L’existence n’est pas un droit.
L’existence survient comme un don.
L’existence apparaît comme l’injustice d’une extase.
L’existence apparaît comme la rature de monstruosité d’un don.
La chose d’exister affirme l’abandon projectile de la chair à l’intérieur du monde.
La chose d’exister tombe lieu par le geste d’apparaître avec précision en dehors du sens et du non-sens.
L’instinct d’exister survient en dehors de la vérité.
L’existence affirme le miracle d’une catastrophe qui surgit à la surface comme au dos de l’oubli.
Le scandale d’exister affirme le rituel de jubilation d’apparaître au jour la nuit l’instant.
L’existence donne à sentir la déclaration tacite du destin.
La grâce d’exister affirme le silence de frivolité du destin en dehors de la liberté et de la loi.
L’instinct d’exister affirme la volonté d’apparaître comme foudre de mystification du destin.
Distinguer la vie et l’existence.
Le sens de la vie n’est qu’un détail parmi d’autres de l’existence.
Le sens de la vie est engendré à travers les autres hommes. Malgré tout, la volonté d’apparaître immortel surgit à l’instant l’instant en dehors du sens.
Chaque homme est obligatoirement signifié à travers les autres hommes avant même de venir au monde. La vie est l’acte de respecter infiniment ce sens. L’existence joue à détruire ce sens. L’aisance de tragédie de l’existence affirme la monstruosité d’innocence de la chair en dehors de l’impératif logique du sens.
La vérité de la vie hante en tant que pur possible de l’éternité. L’existence apparaît en dehors de la vérité de la vie comme la mystification de l’extase en deçà du possible et de l’impossible.
L’existence méprise la vie comme elle projette la pose d’une multitude de trajectoires d’apparitions à l’instant l’instant.
L’existence apparaît droguée par la catastrophe incroyable du monde. Le problème de l’éthique est ainsi de choisir le style de drogue qui donne une forme précise au besoin d’apparaître entre terre et ciel. Le problème de l’éthique est ainsi de préférer des formes de matières particulières afin de donner une posture d’aisance joyeuse à la destruction de la liberté.
L’existence apparaît prédestinée dans le désordre. L’utopie de l’immédiat prédestine l’existence dans le désordre. Malgré tout, le problème de l’éthique n’est pas de mettre en ordre cette prédestination. La réponse de l’éthique affirme le geste de figurer le désordre de la prédestination.
La malédiction de l’homme est de ne pas toujours savoir mémoriser les événements nécessaires à la souveraineté de son existence. La malédiction de l’homme est de ne pas toujours savoir mémoriser la sensation du destin. La malédiction de l’homme est de ne savoir mémoriser la forme de son destin que par hasard.
Les problèmes d’une existence ne sont pas infiniment nombreux. Les problèmes d’une existence apparaissent innombrablement seuls.