Salut Ivar,

 

 

André Masson est un très bon peintre, un peu sous-estimé je trouve. Comme ça spontanément quand je me remémore sa peinture, je vois des combats de grenouilles et de mantes religieuses au fond de mines qui explosent (des mines de crayons qui sait, des mines de crayons incroyables).

 

J’aime beaucoup en effet la vivacité somptueuse du trait de Masson, comme un coup de fouet au cœur du marbre. Et puis cet étrange nom de Masson qui transmute celui de maçon en modifiant le ç par un redoublement du s. Masson c’est un nom qui fait serpenter les murs. Ou plutôt Masson c’est une manière de construire des murs avec des lézards, avec des myriades de lézards.

 

Masson a sans doute influencé de nombreux peintres du 20 ème siècle. Je pense d’abord à De Kooning, à W. Lam, à R. Matta et peut-être aussi à G. Mathieu, à Jean Lurçat et même encore au dessinateur de bd Willem. Ce que ces artistes ont repris à Masson c’est le cisaillement du trait, le cisaillement saisissant du trait, la saisie cisaillante du trait, comme si Masson tentait d’étreindre le monde à coups de ciseaux.

 

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Tu trouveras aussi sur internet un document audio où Masson évoque l’impact gigantesque de la guerre 1914-1918 sur sa peinture. Et l’œuvre de Masson retrouve alors bizarrement celle de Barbusse. L’Acéphale c’est en effet celui qui a un trou d’obus au centre du visage. 

 

 

 

 

 

                                                                                                            A Bientôt                Boris