Le Rêve selon F. Pessoa
Salut Ivar,
Je t’envoie des extraits du Livre de l’Intranquillité de F. Pessoa à propos du rêve.
« De même qu’un corps existe en longueur, en largeur et en hauteur, de même nos rêves vivent peut-être dans l’idéal, dans le moi et dans l’espace. Dans l’espace, du fait de leur représentation visuelle ; dans l’idéal, parce qu’ils se présentent à nous d’une autre façon que la matière ; dans le moi enfin, en raison de cette dimension intime qui vient de ce qu’ils sont nôtre. »
« Mais ce que je rêve, nul autre que moi ne peut le voir, nul autre ne peut le posséder. »
« Tuer le rêve, c’est nous tuer nous-même. C’est mutiler notre âme. Le rêve, c’est ce que nous possédons de plus intiment nôtre, de plus imprenablement, inexpugnablement nôtre. »
« Dépourvus d’illusion, nous ne vivons plus que de rêve - et le rêve est l’illusion de ceux qui n’en peuvent plus avoir. »
« Je dors quand je rêve ce qui n’existe pas. Je suis sur le point de m’éveiller quand je rêve ce qui peut exister. »
« Jamais je ne dors : je vis et je rêve, ou plutôt je rêve dans la vie comme dans le sommeil, qui est aussi la vie. (…) Et je ne saurais affirmer que je ne dors pas quand je suis éveillé, ou que je ne m’éveille pas alors même que je dors. »
« Se rêver banal - horreur suprême. »
« Ce qu’il y a de plus repoussant dans les rêves, c’est que tout le monde en fait. »
« Certains ont dans la vie un grand rêve, et ils le trahissent. D’autres n’ont pas dans leur vie le moindre rêve - et ils le trahissent tout autant. »
« Que les dieux me changent mes rêves, mais non pas le don de rêver. »
« Le rêve, pour lequel personne n’est jamais né. »
A Bientôt Boris