Bonjour Laurent,

  

 

 

Je t’envoie l’intégralité de Tu Sauf. J’ai le sentiment que le texte apparait ainsi déjà présentable.  

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                    A Bientôt        Boris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut Boris,

 

j'ai eu peur : le logiciel a commencé par indiquer 7993 pages ! Ouf, tu as fait plus court : 530 pages... Mais que faire d'un tel manuscrit ? Tu as une idée de ce que tu veux en faire ? Déjà, moi, il faudrait que je l'imprime pour espérer y jeter un œil hagard et déboussolé. J'essaierai.

 

Juste je note, page 3, ceci :

 

Ignorer la sensation est une ignominie. Témoigner de la sensation est une stupidité. Il est simplement préférable d’affirmer la sensation. La joie affirme la sensation comme mépris inhumain de la certitude. La joie affirme la sensation comme fierté alibre du destin.  

Je crois que je comprends ce que ça dit au regard de ton écriture. Et c'est une belle chose.

  

 (…) 

 

Hier, un journaliste du Matricule des anges est venu faire un entretien pour présenter la maison d'édition. J'ai bien évoqué le choc de la découverte de ton écriture entre autres choses, mais tellement mal que je me demande bien ce que le journaliste retiendra de tous les propos ineptes et décousus qu'il m'a arrachés difficilement. Bon quand même, guette la parution du Matricule en septembre. 

En attendant, continue bien sur ton été. 

Amitiés, 

Laurent

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonjour Laurent, 

 

 

J’ai lu l’article au sujet du Cadran Ligné dans le Matricule des Anges. C’est plutôt bien. La plaquette comme forme du don gracieux par exemple. 

 

Et l’évocation du nom de Pollock à mon égard, c’est même très bien. J’aimerais en effet que cette ressemblance de mon écriture avec la peinture de Pollock s’inscrive avec force et pour longtemps.  

  

Quant à l’expression aphorismes brisés, elle me semble assez inadéquate, je préférerais dire aphorismes abimés, aphorismes de l’abime, aphorismes saxifrages de l’abime (même si la formule flirte alors un peu avec l’emphase).  

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                   A Bientôt        Boris 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

Oui "aphorismes brisés" ça n'est pas très pertinent. Mais tu sais, je n'ai pas eu accès à la transcription de l'entretien et je suis plutôt soulagé qu'il n'y a pas eu plus de bêtises de formulées et retranscrites. Tu sais combien je ne suis pas un orateur. J'étais un peu inquiet de cet entretien. Finalement, ça aurait pu être largement pire.

 

Bien à toi,

 

Laurent