Il est mort avant de naitre. Il croit qu’il sort du ventre de sa mère à chaque fois qu’il dit distraitement la vérité.

 

 

 

Avant de naître, il était bourreau de paresse. Avant de naître, le divertissement de son devoir était d’incarcérer le possible selon l'impossible et l'impossible selon le possible. Il n'est rien d'autre désormais que le reste de cette paresse autrement dit le témoin imposteur de la distraction de l'infini.

 

 

 

Il a commencé par la mort et il attend désormais sa naissance. Il est vrai qu'avec son oreille unique entre les deux yeux et sa bouche à la place du nombril, il est quasiment assuré de ne pas pouvoir survivre sans compter pour l'incognito à tout à l'heure de Dieu.

 

 

 

Il ne connut la date de sa naissance que le jour de sa mort et cette connaissance lui sembla parfaitement futile.

 

 

 

Il est à l’agonie depuis sa naissance. Le sens de sa vie est d’être le virus allégorique de lui-même.

 

 

 

Il est né le jour où il a compris qu’à l’intérieur du ventre de sa mère, tout était possible excepté le fait de commettre un crime. C’est pourquoi plutôt que de tuer il préfère offrir le sourire de son ombre au futur de son cercueil.

 

 

 

 

 

Il avait déjà rencontré la totalité de l’humanité alors qu’il n’était pas encore né. C’est pourquoi il préféra rester seul pendant la durée de sa vie.

 

 

 

Sa naissance est un fragment parmi d’autres de son corps, un fragment à la fois aléatoire et burlesque, un extrait affriolant et ludique comme un désert de noms.

 

 

 

Au moment de sa naissance, il n’a pas crié, il n’a pas expulsé l’hilarité machinale de l’air. A l’instant de sa naissance, il a surgi en équilibre debout par la béatitude même de sa terreur et il a salué, il a salué à jamais. Il existe maintenant allongé parmi les animaux comme la parure innommable et invulnérable de la bêtise.

 

 

 

A sa naissance il connaissait déjà le nom de chacune des femmes qu’il aimerait jusqu’à ce qu’il meure. C’est pourquoi il n’a jamais connu son propre nom.

 

 

 

 

 

Il a perdu sa virginité le jour même de sa naissance. Quand sa mère l’expulsa de son ventre, il choisit d’y retourner à l’instant même et de la pénétrer ainsi avec l’intégralité de son corps. Depuis ce jour il repose en paix à l’intérieur de la crucifixion du vide.

 

 

 

C’est dans le ventre même de sa mère qu’il a fait l’amour pour la première et la dernière fois, avec une machine à traduire les noms propres en notes de musique.

 

 

 

 

 

L'inconscient enquête. La question s'énonce ainsi: "Comment a-t-il pu trouver à l'intérieur même du ventre de sa mère un revolver pour se tuer ?". Une éternité plus tard, la destruction de la question survint et il comprit que le fœtus posthume de l'impossible était le masque de sa vérité.

 

 

 

Le problème repose ainsi "Comment a-t-il pu trouver à l'intérieur même du ventre de sa mère un revolver pour se tuer ?". Un jour d'immortalité à la suite de ça, la blessure inexorable de sa voix détruisit la question comme elle sauvegarda intacte la respiration du problème "Parce qu'il a connu son nom avant de connaître son visage".

 

 

 

Le problème repose ainsi "Comment a-t-il pu trouver à l'intérieur même du ventre de sa mère un revolver pour se tuer ?". Un jour d'immortalité à la suite de ça, la blessure inexorable de sa voix détruisit la question comme elle sauvegarda intact le scandale de jubilation du problème "Parce qu'il a connu la respiration de son sexe avant de connaître la respiration de son visage." C'est pourquoi il sait maintenant comment retenir le hasard de vérité de son cerveau avec la foudre de certitude funambulesque de son sperme.

 

 

 

Le problème repose ainsi "Comment a-t-il pu trouver à l'intérieur même du ventre de sa mère un revolver pour se tuer? " Un jour ou l'autre, une phrase plus tard, la destruction de la question en dehors du problème survint "Parce qu'à l'évidence, ils avaient rendez-vous. Parce que ce revolver était la balle perdue de la main de vide de son regard".

 

 

 

Le problème repose ainsi "Comment a-t-il pu trouver à l'intérieur même du ventre de sa mère un revolver pour se tuer ? ". Les spécialistes de l'adieu estiment qu'il a vu l'image du sexe de son père juste à la seconde de sa conception et qu'il a utilisé cette image en tant qu'ersatz de revolver. D'autres prétendent que c'est sa mère qui a prudemment déposé à l'intérieur de son ventre un revolver afin de lui éviter la tentation de se suicider après sa naissance. D'autres considèrent enfin que ce revolver existait depuis toujours et que l'alliance du sexe du père et du ventre de la mère a simplement été l'enveloppe abstraite de sa révélation future. Malgré tout, seule la disparition d'une balle qui jongle avec la parole à l'intérieur du revolver sait que ce revolver existait avant même la rencontre du sexe du père et du ventre de la mère et qu'il a joué à apparaître ainsi par le charme de la nécessité du hasard afin de dormir l'espace d'un instant.

 

 

 

 

 

C’est un narcisse définitif. Il a en effet réussi selon un stratagème secret à recouvrir de miroirs l’intérieur du ventre de sa mère pour pouvoir y examiner son image à loisir.

 

 

 

Il a visé un miroir avec un revolver afin de suicider son image. Derrière le miroir assassiné, il a découvert la tétine d'éternité de l'insomnie.

 

 

 

Il n'a jamais vécu rien d'autre que la seconde d'interdit exclusif du pur désir d'être libre. Il efface les noms un à un. Sa folie est si distraite qu'elle confond le mutisme de transparence de l'insomnie et le simulacre d'ovulation d'un revolver. Chacun de ses organes est un Dieu. Il ne sait pas si ce Dieu est déçu ou vengeur, fatigué ou triomphant, ridicule ou glorieux. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'acte indécidable de son anéantissement est l'unique spectacle qu'il connaisse. Il tire alors sur un miroir avec l'arme de gomme de l'alphabet non pour abolir son image mais pour la suicider. Il découvre ainsi au centre du suicide de son image l'œil infini de la guillotétine de l'être.

 

 

 

Il consacra presque l’intégralité de son existence à construire une machine qui projetterait sa vie dans le passé. Il choisit comme date d’arrivée de son voyage dans le temps la seconde même de sa conception. Il ressuscita donc juste au moment où il était sur le point d'être engendré. Celui qu'il appellerait un jour son père faisait alors l'amour avec celle qu'il appellerait un jour sa mère. A cet instant il ne portait pas encore de nom. Cette hallucination machinale l'incita irrévocablement à n'être. A partir de ce jour, une unique pensée fascina lecerveau de son enfance: inventer une machine qui projetterait son existence dans le futur. Un jour ou l'autre sa machine fut enfin construite, cependant en raison d'une distraction divine, il fixa la date de la venue de son existence dans le futur le même jour que celui de la projection de sa vie dans le passé. Il comprit alors que le temps est tout excepté virgule subjectif, que le temps est la démence de ne penser qu'à l'automatisme de chance innommable qui subsiste comme si de par hasard n'était entre l'existence et la vie.

 

 

 

 

 

Il s'est suicidé dans le ventre de sa mère. Le crime ridicule de sa liberté est donc de ressusciter à chaque seconde en tant que mime d’anonymat du rien du tout.

 

 

 

Il s’est suicidé dans le ventre de sa mère. Depuis il ne voit rien d'autre que l'alphabet de transparence de l'anonymat en tant que calendrier d’incertitude du tout.

 

 

 

Il s'est suicidé dans la vente de sa mère. Le crime ridicule de sa liberté est donc de ressusciter en tant que prostitué des lapsus.

 

 

 

 

 

Il s’est suicidé en se pendant au souvenir de son cordon ombilical.

 

 

 

Il a décidé de se suicider en s’asphyxiant avec le décompte des secondes qu’il n’a pas vécues.

 

 

 

C’est un sophiste du suicide. Il a étranglé l’image de son visage dans le miroir avec l’anneau de gomme de son anus.

 

 

 

Son suicide est patient. Il a délicatement découpé son corps en morceaux, tel un puzzle pour divertir les enfants qu’il n’a jamais eus.