Il n'écrit que l'essentiel. Son style est effroyablement laconique. Un mort par lettre.
Plutôt que d’écrire des livres ou de signer des objets pour les changer en œuvres d’art, il préfère effectuer des ready-made intimes. Il signe ainsi des brins d’herbes à l’intérieur de sa boite crânienne sans jamais les publier.
Il ouvre et ferme les gouffres comme des livres. Il feuillette tranquillement les séismes. Et il appose même parfois avec sérénité un petit fragment de papier entre deux précipices afin de ne pas perdre la page d’un tremblement de terre.
A l'instant où la terre explosa, il ne fut pas inquiet, il choisit de continuer à chercher l'adjectif futile d'une croyance incognito. Cependant à l'instant où la terre explosa, cet adjectif l'avait déjà trouvé.
Lorsqu’il est triste autrement dit lorsqu’il est saturé d’espoir, il prend la peine de réécrire la totalité des mots qu’il a déjà précédemment écrits sur d’autres pages. En effet, lorsqu’il est triste, il craint que ces pages fatiguées d’être les supports de mots si essentiels s’effondrent sous le poids d’une telle puissance et laissent ainsi ces mots s’évaporer parmi l’espace.
Il attend de tomber dans le coma pour pouvoir lire tranquillement les textes sacrés.