Aphorisme

 

 

 

L’aphorisme apparait abstrait. L’aphorisme apparait à la fois abstrait et intuitif. L’aphorisme affirme une intuition abstraite comme une abstraction intuitive. C’est pourquoi il apparait préférable d’accompagner les aphorismes non pas de justification et plutôt simplement d’indices.

 

L’aphorisme ne cherche ni à convaincre, ni à justifier, ni à raisonner ni à prouver. L’aphorisme essaie uniquement de déclarer. L’aphorisme essaie de déclarer avec précision. L’aphorisme ne raisonne pas et cependant l’aphorisme n’est pas fou. L’aphorisme affirme une forme de déraison en dehors de la folie. L’aphorisme affirme l’extrême précision de la déraison.

 

 

L’aphorisme ne révèle pas la vérité. L’aphorisme ne révèle pas le sens de la vérité, l’origine de la vérité, le sens originel de la vérité. L’aphorisme déclare la trajectoire de phrase du futur, la trajectoire de phrase du futur immédiat.

 

L’auteur d’aphorismes ne justifie pas à travers la vérité de la pensée, à travers la pensée de la vérité. L’auteur d’aphorismes déclare la sensation de la certitude. L’auteur d’aphorismes déclare la certitude de la sensation.

 

L’aphorisme déclare la posture de certitude de la sensation en dehors du jugement.  L’aphorisme affirme la volonté de la sensation, la volonté de certitude de la sensation en dehors du jugement.

 

 

L’aphorisme affirme l’énigme d’apparaitre en dehors du sens. L’aphorisme affirme l’extase d’apparaitre en dehors du sens. L’aphorisme affirme l’énigme comme l’extase d’apparaitre en dehors du sens, d’apparaitre comme forme, comme forme immédiate en dehors du sens, comme forme inconnue, comme forme immédiate inconnue en dehors du sens.

 

« Artiste, celui qui sait faire de la solution une énigme. » K. Kraus

L aphorisme invente des énigmes. L’aphorisme transforme la clef en énigme. L’aphorisme déclare la clef du feu comme énigme de la fumée. L’aphorisme déclare la clef de la fumée comme énigme du feu.

 

 

L’aphorisme n’essaie pas de sortir d’un labyrinthe. L’aphorisme essaie plutôt de relier des labyrinthes entre eux. L’aphorisme essaie de trouver le lieu de coïncidence d’une multitude de labyrinthes. L’aphorisme utilise les déchirures du fil de la pensée afin de nouer des labyrinthes entre eux.

 

L’aphorisme ne développe jamais une analyse. L’aphorisme affirme plutôt une forme paradoxale de synthèse, une forme paradoxale de synthèse par fragmentation. L’aphorisme compose la synthèse du hors-tout. L’aphorisme compose la synthèse de discontinuités du hors-tout.

 

L’aphorisme parce qu’il surgit en dehors du discours provoque d’innombrables blessures. L’auteur d’aphorismes ne dispose pas d’autre forme de joie que la suite de ses blessures, que le tas de ses blessures, que la suite de blessures de son extase, que le tas de blessures de son extase.

 

L’auteur d’aphorisme  méprise le discours. Malgré tout l’auteur d’aphorismes ne méprise pas les règles. L’auteur d’aphorismes affirme ainsi le blanc, l’espace du blanc, le blanc de l’espace comme règle. L’auteur d’aphorismes affirme le rythme du blanc comme règle, comme règle de l’écriture.

 

Pour l’auteur d’aphorismes, la suite des phrases n’est pas déterminée par la grammaire de la langue, par les lois grammaticales de la langue. Pour l’auteur d’aphorismes, la suite des phrases apparait réglée par le rythme du silence, par l’ouverture du silence, par le rythme d’ouverture du silence, par la démesure du silence, par le rythme de démesure du silence.

 

 

« On doit à chaque fois écrire comme si l‘on écrivait pour la première et la dernière fois. Dire autant de choses que si on faisait ses adieux, et les dire aussi bien que si l’on faisait ses débuts. » K. Kraus

Écrire par aphorisme c’est écrire chaque chose comme la première et la dernière fois. Écrire par aphorisme c’est  écrire chaque chose avec l’extrême candeur de la première fois et l’extrême précision de la dernière fois.  Écrire par aphorisme c’est écrire chaque chose avec l’extrême enthousiasme de la première fois et l’extrême froideur de la dernière fois.

 

A chaque phrase, l’aphoriste vient au monde pour la première fois et la dernière fois, pour première fois comme la dernière fois, pour la première fois de la dernière fois. A chaque phrase, l’aphoriste vient au monde pour la première fois de la dernière fois comme répétition de zéro fois toujours, comme répétition de zéro fois toujours en dehors de tout.

 

 

Écrire par aphorisme c’est apparaitre comme une foudre contemplative. Écrire par aphorisme c’est transformer la chair en foudre contemplative, en geste de foudre contemplative. Écrire par aphorisme c’est transformer la chair en éclair de calme.

 

Ecrire par aphorismes c’est reposer l’éclair avec la lune et reposer la lune avec l’éclair.

 

L’aphorisme sait comment cueillir la contemplation avec la foudre et sait comment parer la foudre avec la contemplation.

 

 

L’aphorisme fume la foudre de l’intuition. L‘asthme de l’aphorisme fume la foudre de l’intuition.

 

L‘aphorisme attise la foudre. L‘aphorisme attise la foudre avec le coma. L’aphorisme attise la foudre avec les acrobaties du coma.

 

L’aphorisme facilite la foudre. L’aphorisme facilite la foudre avec les acrobaties du coma. L’aphorisme facilite le coma. L’aphorisme facilite le coma avec les acrobaties de la foudre.

 

L’aphorisme somnambulise la foudre. L’aphorisme funambulise la foudre. L’aphorisme funambulise le coma. L’aphorisme funambulise la foudre du coma.

 

L’aphorisme apparait comme le funambule de la foudre. L’aphorisme apparait comme le funambule du coma. L’aphorisme apparait comme funambule de foudre du coma.

 

L’aphorisme pose le crâne à l’intérieur de la foudre. L’aphorisme pose le sourire du crâne à l’intérieur du hurlement de la foudre. L’aphorisme pose le hurlement du crâne à l’intérieur du sourire de la foudre.

 

L’aphorisme sculpte le crâne avec la foudre du désespoir. L’aphorisme sculpte le désespoir comme crâne de la foudre. L’aphorisme sculpte la foudre avec le désespoir du crâne.

 

 

L’aphorisme affirme la respiration du gel. L’aphorisme affirme l’enthousiasme du gel.  L’aphorisme affirme la respiration d’enthousiasme du gel.

 

L’aphorisme affirme la respiration de feu du gel. L’aphorisme incruste le feu à la surface du gel. L’aphorisme incruste le feu à l’intérieur du gel. L’aphorisme projette le feu à la surface du gel. L’aphorisme projette le feu à l’intérieur du gel. L’aphorisme projette comme incruste le feu à la surface du gel.

 

L’aphorisme anesthésie le feu. L’aphorisme excite le froid. L’aphorisme anesthésie le feu comme excite le froid. L’aphorisme excite le froid comme anesthésie le feu.

 

L’aphorisme martèle le feu. L’aphorisme martèle le feu avec le froid. L’aphorisme martèle l’anesthésie du feu. L’aphorisme martèle l’anesthésie du feu avec l’excitation du froid.

 

L’aphorisme forge le marteau du feu avec l’excitation du froid. L’aphorisme forge le marteau d’anesthésie du feu avec l’excitation de silence du froid. L’aphorisme forge le marteau d’anesthésie du feu avec l’excitation de froid du silence.

 

 

L’aphorisme essaie de forger le feu. L’aphorisme essaie de forger le feu de la respiration. L’aphorisme essaie de forger le feu de respiration du silence.

 

L’aphorisme incruste le gel sous le feu. L’aphorisme incruste l’oxygène du gel sous l’extase du feu.

 

L’aphorisme invente une fumée d’éclairs. L’aphorisme essaie de créer des habitudes à l’intérieur du feu. L’aphorisme essaie de créer des habitudes d’énigme à l‘intérieur du feu.

 

 

L’aphorisme essaie d’écrire sur le mur de papier du feu. L’aphoriste sait que le papier apparait comme la passion du feu, comme la passion de repos du feu, comme la passion de repos paradoxal du feu.

 

L’aphorisme calligraphie le feu afin d’inventer l’arbre. L’aphorisme calligraphie le feu des clefs afin d’inventer l’arbre du sang. L’aphorisme calligraphie le feu du sang afin d’inventer l’arbre des clefs. L’aphorisme calligraphie le feu du crâne afin d’inventer l’arbre du sang.

 

 

L’aphorisme affirme l’allumette de la fierté inhumaine. L’aphorisme affirme l’allumette du silence. L’aphorisme affirme l’allumette de fierté inhumaine du silence.

 

L’aphorisme affirme l’allumette de l’enthousiasme. L’aphorisme affirme l’allumette du froid. L’aphorisme affirme l’allumette d’enthousiasme du froid. L’aphorisme affirme l’allumette de froid de l’enthousiasme.

 

L’aphorisme joue avec les phrases comme avec des allumettes d’extase. L’aphorisme joue avec les phrases de lettres comme avec des allumettes d’extase. 

 

 

L’aphorisme essaie d’apprendre la clarté de l’allumette par sang. L’aphorisme essaie d’apprendre le sourire du sang par cœur.

 

L’aphorisme attèle l’avalanche à l’allumette. L’aphorisme attèle la cathédrale au brin d’herbe. La syntaxe de l’aphorisme attèle l’avalanche à l’allumette comme la cathédrale au brin d’herbe.

 

L’aphorisme donne à sentir l’archéologie des météores avec l’allumette de l’âme. L’aphorisme somnole entre l’allumette et la fin du monde.

 

 

L’aphorisme affirme la métaphore du silence.

 

L’aphorisme phrase le silence. L’aphorisme phrase le silence comme une allumette d’extase. L’aphorisme phrase l’allumette d’extase du silence.

 

L’aphorisme affirme la métamorphose du silence. L’aphorisme affirme la métamorphose du silence par projection de phrases. L’aphorisme affirme la métamorphose du silence par projection de phrases à l’intérieur de l’écran du sang, à l’intérieur de l’écran du temps. L’aphorisme affirme la métamorphose du silence par projection de phrases à l’intérieur de l’écran de sang du crâne comme l’écran de sang du temps.

 

A chaque phrase, l’aphorisme entasse d’innombrables pensées à l’intérieur d’une seule forme  et entasse d’innombrables formes à l’intérieur d’un seul silence.

 

 

Chaque aphorisme apparait comme un fragment de sommeil. Chaque aphorisme apparait comme un extrait de sommeil. Chaque aphorisme apparait comme un fragment de coma, comme un extrait de coma.

 

L’aphorisme intègre la lucidité. L’aphorisme intègre la lucidité par la fragmentation du sommeil. L’aphorisme intègre paradoxalement la lucidité par la fragmentation du sommeil.

 

 

L’aphorisme ferme les yeux à l’intérieur de l’ouverture de la clarté. L’aphorisme ouvre la clarté à l’intérieur de la fermeture des yeux. L’aphorisme ouvre la clarté à l’intérieur des yeux de l’aveuglement.

 

L’aphorisme ouvre la clarté du crâne à l’intérieur de la fermeture des yeux. L’aphorisme ferme la clarté des yeux à l’intérieur de l’ouverture du crâne.

 

 

L’aphorisme affirme la sensation de l’abstraction. L’aphorisme affirme la sensation de l’abstraction au sommet du crâne. L’aphorisme affirme la sensation de l’abstraction au sommet de noli tangere du crâne.

 

L’aphorisme projette la sensation au sommet du crâne. L’aphorisme projette le rythme de la sensation au sommet de noli tangere du crâne.

 

L’aphorisme projette la sensation de l’abstraction. L’aphorisme projette la sensation de l’abstraction sans utiliser les mains. L’aphorisme projette la sensation de l’abstraction au sommet du crâne sans utiliser les mains. L’aphorisme projette la sensation de l’abstraction au sommet de noli tangere du crâne.

 

 

L’aphorisme survient comme une éjaculation du crâne. L’aphorisme apparait comme le sperme du crâne, comme le sperme projectile du crâne. L’aphorisme apparait comme la respiration de sperme du crâne, comme la respiration de sperme projectile du crâne.

 

L’aphorisme affirme la jouissance sexuelle du crâne. L’aphorisme affirme que le crâne jouit comme un sexe. L’aphorisme sait que le crâne jouit comme un sexe.

 

L’aphorisme affirme l’éclair de sperme du crâne. L’aphorisme affirme la foudre de sperme du crâne. L’aphorisme affirme la foudre de respiration du crâne, la foudre de respiration spermatique du crâne.

 

L’aphorisme affirme la foudre de mépris du crâne, la foudre de mépris spermatique du crâne. L’aphorisme affirme la respiration de mépris du crâne, la respiration de mépris spermatique du crâne.

 

L’aphorisme fait bander le sperme et éjacule le sexe. L’aphorisme fait bander le sperme de la parole et éjacule le sexe du silence. L’aphorisme fait bander le sperme de la parole jusqu’à éjaculer le sexe du silence. 

 

 

L’aphorisme apparait comme un fragment de crâne. L’aphorisme apparait comme un fragment de crâne qui invente une forme de femme. L’aphorisme apparait comme un fragment de crâne qui invente une femme de sperme.

 

L’aphorisme survient comme un fragment d’animal qui invente à la suite de sa venue, à la suite du silence de sa venue, la forme d’une femme de sperme, la posture d’une femme de sperme.

 

L’aphorisme survient comme un fragment de crâne du sommeil, comme un fragment de crâne animal du sommeil qui invente à la suite du silence de sa venue la forme d’une femme de sperme.

 

 

L’aphorisme affirme le geste d’apprendre à chaque instant à marcher à son crâne. L’aphorisme affirme le geste d’apprendre à chaque instant à son crâne à marcher sur le vol en éclats de la chair, sur le vol en éclats de noli tangere de la chair. L’aphorisme affirme le geste d’apprendre à chaque instant à la chair à marcher sur le vol en éclat de noli tangere du crâne.

 

L’aphorisme affirme le geste de marcher comme un funambule à la surface de fou-rire du crâne. L’aphorisme affirme le geste de marcher comme un funambule à la surface du noli tangere du crâne, à la surface du fou-rire de noli tangere du crâne.

 

 

L’aphorisme projette le poids du monde. L’aphorisme projette le poids du monde comme rythme, comme rythme de l’équilibre. L’aphorisme projette le poids du monde comme rythme du noli tangere, comme rythme de noli tangere de l’équilibre. L’aphorisme projette le poids du monde au sommet du crâne comme rythme de noli tangere de l’équilibre.

 

L’aphorisme porte le poids du monde au sommet du crâne comme une auréole, comme une auréole de désespoir. L’aphorisme porte le poids du monde au sommet de noli tangere du crâne comme une auréole d’orage, comme l’auréole d’orage du désespoir. L’aphorisme porte le poids du monde au sommet de noli tangere du crâne comme une auréole d’ascèse, comme une auréole d’exaltation, comme l’aréole d’ascèse du désespoir, comme l’auréole d’exaltation du désespoir, comme l’auréole d’ascèse exaltée du désespoir.

 

L’auteur d’aphorismes parvient à s’auréoler d’une forme de noli tangere mental. L’auteur d’aphorismes déclare ne me touche pas à la fois à l’intelligence et à la stupidité. L’aphorisme acquiesce uniquement au tact de la bêtise comme du génie. L’aphorisme affirme précisément le tact de bêtise du génie.

 

 

L’aphorisme déclare la foudre de la bêtise. L’aphorisme déclare la fierté de la bêtise. L’aphorisme déclare la foudre de fierté de la bêtise.

 

L’aphorisme déclare la bêtise de la certitude. L’aphorisme déclare la foudre de bêtise la certitude.

 

L’aphorisme apparait comme l’aérolithe aphrodisiaque de la certitude. L’aphorisme apparait comme l’aérolithe aphrodisiaque du hasard de la certitude. L’aphorisme apparait comme l’aérolithe aphrodisiaque de l’instinct de la certitude.

 

 

L’aphorisme déclare l’échafaud de cendres de la certitude.

 

Le tas des aphorismes compose une fumée de flèches. Le tas des aphorismes compose la fumée de flèches de la certitude. Le tas des aphorismes compose une avalanche d’allumettes. Le tas des aphorismes compose l’avalanche d’allumettes de la certitude.

 

 

L’aphorisme utilise la certitude comme tremplin d’un jeu animal. L’aphorisme prend impulsion sur le tremplin de la certitude afin de jouer ensuite à plonger à l’intérieur de l’inconnu et parfois qui sait afin de provoquer le plongeon même de l’inconnu.

 

L’aphorisme affirme une forme d’aisance en dehors de la liberté. L’aphorisme affirme une forme d’aisance qui méprise la liberté. L’aphorisme affirme l’aisance du destin. L’aphorisme affirme la foudre du destin. L’aphorisme affirme l’aisance de foudre du destin.

 

L’aphorisme affirme une phrase de couleur. L’aphorisme affirme la phrase de couleur du destin. L’aphorisme déclare une phrase de couleur. L’aphorisme déclare la phrase de couleur du destin.

 

L’aphorisme projette le feu de la conversation à l’intérieur du blanc du destin. L’aphorisme projette le blanc de la conversation à l’intérieur du feu du destin. L’aphorisme projette le feu de couleurs de la conversation à l’intérieur du blanc de silence du destin. L’aphorisme  projette le blanc de miracle de la conversation à l’intérieur du feu de certitude du destin.

 

 

L’aphorisme apparait comme l’amuse-gueule de la météorologie. L’aphorisme apparait comme l’amuse-gueule de l’âme. L’aphorisme apparait comme l’amuse-gueule de météorologie de l’âme.

 

L’aphorisme exclame la météorologie de l’âme. L’aphorisme exclame les amuse-gueules de l’âme, les amuse-gueules de météorologie de l‘âme. L’aphorisme affirme les amuse-gueule d’exclamation de l’âme, les amuse-gueules d’exclamation météorologique de l’âme.

 

 

L’aphorisme séduit. L’aphorisme essaie de détourner chaque chose du monde de sa trajectoire. L’aphorisme essaie de détourner chaque chose du monde et parfois le vide même de leurs trajectoires.

 

L’aphorisme séduit comme un astre, comme une planète. L’aphorisme séduit comme une planète de silence, comme un astre de silence. L’aphorisme séduit comme une planète de silence par la pulsion de sa gravitation, par la pulsion de frivolité de sa gravitation, par la pulsion de coquetterie de sa gravitation.

 

L’aphorisme lévite par terre et tombe par ciel. L’aphorisme lévite par front de la terre et tombe par poignet du ciel.

 

L’aphorisme déclare l’espièglerie du précipice. L’aphorisme filtre le précipice. L’aphorisme filtre le précipice avec l’espièglerie de la foudre.

 

 

L’aphorisme dort à l’extrémité de la falaise. L’aphorisme dort sur le bord de la falaise.  L’aphorisme arque la falaise. L’aphorisme arque le sommeil. L’aphorisme arque la falaise du sommeil. L’aphorisme arque la falaise d’ascèse du sommeil. L’aphorisme arque la falaise d’aisance du sommeil. L’aphorisme arque la falaise d’ascèse aisée du sommeil.

 

L’aphorisme s’amuse avec la falaise. L’aphorisme s’amuse avec une falaise d’allumettes. L’aphorisme s’amuse avec la falaise du silence. L’aphorisme s’amuse avec la falaise d’allumettes du silence. 

 

L’aphorisme brode les falaises du vent.

 

Ecrire par aphorismes affirme le geste de sentir la falaise comme trampoline. Ecrire par aphorismes affirme le geste de sentir la falaise de la lune comme trampoline de l’éclair et la falaise de l’éclair comme trampoline de la lune.

 

 

L’auteur d’aphorismes apparait comme un anthropophage ambidextre. L’auteur d’aphorismes apparait comme l’anthropophage du vide, comme l’anthropophage ambidextre du vide.  

 

L’aphorisme repose entre la lune et l’anthropophage.

 

 

« Rien n’est plus beau qu’un aphorisme sans sexe.  » A. Chavée

Il y a une chasteté de l’aphorisme. L‘aphorisme apparait comme un jeu d‘anarchiste chaste. L’aphorisme apparait comme un jeu d’anthropophage chaste, comme un jeu d‘anarchiste anthropophage chaste.

 

« Si les anthropophages jouaient aux échecs… » A. Chavée

L’auteur d’aphorismes apparait comme un anthropophage qui joue aux échecs avec l’instant, comme un anthropophage qui joue aux échecs avec l’une seule fois. L’auteur d’aphorismes apparait comme un anthropophage qui joue aux échecs avec les sourires de la chasteté, avec les sourires de l’obscénité, avec les sourires de la chasteté obscène. L’auteur d’aphorismes apparait comme l’anthropophage qui joue aux échecs avec les sourires d’anarchie chaste de l’une seule fois.

 

 

L’aphorisme affirme l’éclair de l’oxygène. L’aphorisme affirme l’anthropophagie de l’oxygène. L’aphorisme affirme l’éclair d’anthropophagie de l’oxygène.

 

L’aphorisme asphyxie les ailes. L’aphorisme asphyxie les ailes de l’ange. L’aphorisme asphyxie les ailes de l’ange avec les flèches de l’oxygène. L’aphorisme asphyxie les ailes de l’ange avec l’éclair de l’oxygène.

 

 

Il y a une fierté humble de l’aphorisme, une humilité espiègle de l’aphorisme. Il y a une humilité foudroyante de l’aphorisme, une fierté foudroyante de l’aphorisme, une fierté humble foudroyante de l’aphorisme.

 

L’aphorisme apparait à la fois naïf et fier. L’aphorisme apparait à la fois confiant et méprisant. L’aphorisme affirme la fierté de la candeur et la confiance du mépris.

 

 

L’aphorisme affirme la forme érotique de l’aphasie. L’aphorisme affirme la forme aphrodisiaque de l’aphasie.

 

L’aphorisme à-phorise. L’aphorisme porte le à. L’aphorisme porte le à au sommet du vide.  L’aphorisme porte le à au sommet du temps. L’aphorisme porte le à au sommet du vide du temps.

 

 

L’aphorisme affirme une manière d’embrasser le temps sur la bouche.

 

La suite des aphorismes affirme la tentation de manger le temps. La suite des aphorismes affirme l’audace de vouloir manger le temps.

 

 

L’aphorisme amalgame la souveraineté et l’abandon. L’aphorisme survient souverainement à l’abandon. L’aphorisme apparait à l’abandon par souveraineté.

 

Le style de l’auteur d’aphorismes se trouve entre celui de l’empereur et celui du paria. Le style de l’auteur d’aphorismes apparait comme celui d’un empereur-paria, comme celui d’un paria empereur.

 

L’aphorisme donne à sentir le laconisme de l’insouciance. L’aphorisme essaie de donner à sentir la forme laconique de l’insouciance. L’aphorisme essaie de donner à sentir la foudre de l’insouciance, la foudre de laconisme de l’insouciance. L’aphorisme essaie de donner à sentir la pulsion de foudre de l’insouciance, la pulsion de foudre laconique de l’insouciance.

 

 

L’aphorisme somnole entre la tisane et le tison. L’aphorisme apparait à la fois comme une tisane de flammes et comme un tison de sciure.

 

L’aphorisme fait infuser la dynamite et exploser le thé.

 

 

L’aphorisme transforme le trou en œuf et l’œuf en trou. L’aphorisme transforme le trou noir en œuf de clarté et le trou de clarté en œuf noir.

 

L’aphorisme filtre le trou noir. L’aphorisme filtre avec la foudre. L’aphorisme filtre le trou noir avec la foudre. L’aphorisme filtre le trou noir avec l’œuf de la foudre.

 

 

Celui qui écrit par aphorismes ne désire pas être compris. Celui qui écrit par aphorismes  affirme à la fois le mur de l’incompréhension et la fenêtre de l’approche, le mur de l’incompréhension et la fenêtre du tact. En cela le don de l’aphorisme ressemble à un geste de partage érotique. L’aphorisme n’affirme ni une effusion avec l’autre ni une distance infranchissable envers l’autre. L’aphorisme affirme plutôt le partage à la fois facile et absurde d’un extrait d’existence avec l’autre.

 

Il y a l’intérieur des livres d’aphorismes des sentiments qui errent invisibles à l’intérieur des blancs entre les phrases. Ces sentiments invisibles attendent que la main d’un regard les touche à l’instant de la lecture afin de les transformer ainsi eux-aussi en aphorismes.

 

A l’intérieur de chaque page d’aphorismes, il y a d’autres aphorismes en filigrane, il y a d’autres aphorismes perdus en filigrane entre l’anthropophage et la femme nue. A l’intérieur de chaque page d’aphorismes, il y a d’autres aphorismes perdus en filigrane entre la méfiance et la candeur, entre l’anthropophage et la femme nue. A l’intérieur de chaque page d’aphorismes il y a d’autres aphorismes perdus en filigrane entre la méfiance de l’anthropophage et la candeur de la femme nue, entre la candeur de l’anthropophage et la méfiance de la femme nue.

 

La seule manière de lire les livres d‘aphorismes c’est de lire chaque phrase très vite et de lire malgré tout l’intégralité du livre lentement. Lire des aphorismes c’est ainsi s’amuser à décanter des éclairs, c’est acquiescer à une décantation d’éclairs.

 

 

L’auteur d’aphorismes sait comment allier la course et la contemplation. L’auteur d’aphorismes sait comment allier le bond et la contemplation. L’auteur d’aphorismes contemple par bonds. L’auteur d’aphorismes contemple par bond de clarté. L’auteur d’aphorismes contemple par bonds de foudre, par vol de foudre.

 

L’aphorisme chasse le fruit. L’aphorisme cueille l’animal. L’aphorisme chasse le fruit comme  cueille l’animal. L‘aphorisme chasse le fruit du hasard comme cueille l’animal de la nécessité. L’aphorisme chasse le fruit de tonnerre du hasard comme cueille l’animal de foudre de la nécessité.

 

L’aphorisme montre le brin d’herbe à l’intérieur de l’éléphant. L’aphorisme montre le brin d’herbe de la foudre à l’intérieur de l’éléphant du tonnerre. Le par suite des aphorismes montre le brin d’herbe de la foudre à la fois à l’intérieur et autour du l’éléphant du tonnerre.

 

 

L’aphoriste sagittaire ne vise pas le centre de la cible en se tenant debout sur deux pieds. L’aphoriste sagittaire essaie de viser au-dessus de la cible, au sommet de la cible en se tenant en équilibre à quatre pattes.

 

L’auteur d’aphorismes projette des flèches à l’instant de sauter en parachute. L’auteur d’aphorismes compose des parachutes de flèches. L’auteur d’aphorismes utilise les parachutes comme flèches et les flèches comme parachutes. L’auteur d’aphorismes utilise les parachutes du silence comme flèches de la parole et les flèches du silence comme parachute de la parole.

 

Le métaphoriste apparait comme l’archer des métamorphoses. Le métaphoriste projette les métamorphoses. Le métaphoriste projette les métamorphoses à l’intérieur de l’écran du crâne. Le métaphoriste projette les métamorphoses du sang à l’intérieur de l’écran du crâne. Le métaphoriste projette les métamorphoses de certitude du sang à l’intérieur de l’écran de silence du crâne.