Zéro
« Le schème du nombre c’est la règle d’après laquelle je peux toujours ajouter « l’unité au nombre précédent. » G. Deleuze
Il n’y a de schème du nombre que si la suite des nombres apparait sentie comme une suite d’intensités et non comme une succession d’unités. Ainsi le schème du nombre c’est la règle selon laquelle les nombres tombent les uns sur les autres, la règle selon laquelle les nombres tombent les uns à la surface des autres, les uns à l’intérieur des autres. Le schème du nombre c’est la règle selon laquelle les nombres s’entassent.
Le schème du nombre c’est la règle selon laquelle la suite des nombre n’est pas produite par l’acte d’ajouter une unité à un nombre précédent, c’est la règle selon laquelle la suite des nombres apparait composée par le geste de revenir à zéro entre chaque nombre. Les nombres forment ainsi une suite, composent ainsi une suite parce qu’ils tombent chacun à leur manière suer zéro, à la surface de zéro, parce qu’ils tombent chacun à leur manière jusqu’à zéro. Le schème du nombre donne ainsi à sentir que pour aller d’un nombre à un autre il apparait nécessaire de recommencer à zéro, il apparait à chaque fois nécessaire de recommencer à zéro.
« La figure mathématique du zéro est ronde, harmonieuse, symétrique, (...) mais elle est aussi un visage sans trait. » Chesterton
Le zéro apparait comme un visage sans traits. Le problème reste cependant de savoir si les autres nombres composent les traits du zéro, si les autres nombres composent les traits du visage du zéro ou si à l’inverse le zéro est ce qui efface les traits du visage des autres nombres. Croire au néant (à l’infini du néant) c’est penser que le zéro efface les visages des autres nombres. Affirmer la transfinitude du vide c’est sentir que les autres nombres inscrivent les traits du visage du zéro, que les autres nombres schématisent les traits du visage du zéro.
La pensée ne sait multiplier que par un ou par deux. La matière sait multiplier par la disparition de chaque nombre. La matière sait multiplier par zéro. La matière sait multiplier par zéro c’est à dire par la disparition de chaque nombre.
Problème. Existe-t-il des manières de prendre et de jeter les nombres, en particulier des manières de prendre et de jeter le zéro.
« Zéro, qui ombre l’exclusion du non-identique à soi (le sujet), n’est lui-même qu’une lettre, la lettre 0. » A. Badiou
Le zéro révèle la lettre du vide. Le zéro révèle le vide comme lettre. Le zéro indique la lettre du vide. Le zéro indique le vide comme lettre.
Le zéro apparait à la fois comme le symbole du vide et comme la lettre du vide. Le zéro apparait comme le symbole de la lettre du vide. Le zéro apparait comme un symbole littéral c’est à dire une forme (la forme ce serait d’abord le symbole d’une lettre).
Le zéro apparait comme l’indice de la non-identité. Ainsi le zéro apparait comme l’indice de la métamorphose. Le zéro indique la métamorphose. Le zéro indique la métamorphose du vide.
« Le zéro (...) n’est pas un nombre, pas plus qu’une absence de nombre, ni davantage un concept. » M. Blanchot
Le zéro n’est ni un concept, ni un principe, ni un nom. Le zéro apparait comme une lettre. Le zéro apparait comme un prénom. Le zéro apparait comme une lettre-prénom.
Le zéro apparait comme la lettre du vide. Le zéro apparait comme le prénom du vide. Le zéro apparait comme la lettre-prénom du vide.
Le zéro apparait comme la forme du vide. Le zéro apparait comme la forme de la matière du vide.
Le zéro phrase le vide. Le zéro phrase le vide comme lettre, le zéro phrase le vide comme prénom. Le zéro phrase le vide comme lettre-prénom. Le zéro phrase la matière du vide. Le zéro phrase la matière du vide comme lettre-prénom.
Le zéro apparait comme. Le zéro apparait comme le prénom de comme. Le zéro apparait comme le prénom de comme du vide.
Le zéro affirme la forme de comme du vide. Le zéro affirme la posture de comme du vide. Le zéro affirme la forme de comme du vide à l’intérieur de la matière, à l’intérieur de la démesure de la matière. Le zéro affirme la posture de comme du vide à l‘intérieur de la démesure de la matière.
Le zéro affirme le vide comme forme de la répétition. Le zéro affirme la forme de la répétition. Le zéro affirme la forme de vide de la répétition.
Le zéro affirme la sensation comme répétition. Le zéro affirme le prénom de la sensation comme prénom de la répétition. Le zéro affirme le prénom de comme de la sensation comme prénom de comme de la répétition.
« Il n’y a pas d’erreur dans le monde des zéros. » J. Lacan
Le zéro révèle la certitude. Le zéro révèle l’œil de la certitude. Le zéro survient comme œil de la certitude. Le zéro survient comme œil aveugle de la certitude. Le zéro survient comme œil d’aveuglement de la certitude. Le zéro survient comme œil de certitude de l’aveuglement.
« Le zéro est la plus vaste des métaphores. » F. Pessoa
Le zéro apparait comme la plus fragile des métaphores. Le zéro apparait comme la métaphore du vide. Le zéro apparait comme la métaphore fragile du vide. Le zéro apparait comme la métaphore de fragilité du vide.
Pour le rationalisme cartésien, le zéro est le centre de l’espace et peut être même qui sait l’axe de l’espace, l’axe des mouvements à travers l’espace. Les chinois ne sentent pas le zéro ainsi, c’est pourquoi ils préfèrent l’appeler le vide. Le vide des chinois n’est pas un centre. Pour le chinois il y a l’inverse une excentricité du vide, une excentricité discrète du vide.
Le zéro survient comme un carré zen. Le zéro survient comme le carré zen d’avec. Le zéro survient comme le carré zen d’ainsi. Le zéro survient comme le carré zen d’avec ainsi.
Préférer le zéro à l’infini. Préférer à chaque instant le zéro à l’infini. Préférer à chaque instant le zéro du crâne à l’infini de la pensée. Préférer à chaque instant le zéro de nourriture du crane à la faim d’infini de la pensée. Préférer à chaque instant le zéro d’érosion du crâne à l’œil d’infini de la pensée.
L’infini signifie la vérité des nombres. Le transfini affirme le vide de l’illusion. Le transfini affirme le vide multiple de l’illusion.
« Chaque fois que nous établissons une relation, chaque fois que nous connectons deux termes, nous oublions que nous avons à retourner à zéro, avant de parvenir au terme suivant. (…) On oublie qu’il faut à chaque fois, pour passer d’un mot à l’autre, revenir au zéro. » J. Cage
Un zéro survient entre chaque instant. Un zéro survient entre chaque chose un zéro survient entre chaque événement. Un zéro survient entre chaque forme, entre chaque forme du monde, c’est pourquoi le monde apparait discontinu. C’est pourquoi le monde apparait démesurément discontinu. C’est pourquoi la démesure du monde apparait discontinue. C’est pourquoi aussi la discontinuité du monde coïncide de manière paradoxale ave sa démesure. La démesure du monde coïncide de manière paradoxale avec sa discontinuité.
Un zéro survint entre chaque pensée, entre chaque idée. Un zéro survient entre chaque phrase. Un zéro survient entre chaque mot. Un zéro survient entre chaque lettre. C’est pourquoi il n’y a pas de continuité de la pensée, c’est pourquoi le langage apparait discontinu. (L’imposture de la dialectique c’est de dissimuler sans cesse cette discontinuité de la pensée, et du langage)
Le zéro tient debout entre chaque instant. Le zéro tient debout entre chaque phrase. Le zéro tient debout entre chaque phrases d’instants. Le zéro tient debout entre chaque geste. Le zéro tient debout entre chaque gestes d’instant. Le zéro tient debout entre oui et non.
Le zéro apparait comme un tabou debout. Le zéro apparait comme un tabou debout entre chaque instant. Le zéro apparait comme un tabou debout entre chaque phrase d’instant. Le zéro apparait comme un tabou debout entre chaque geste d’instant. Le zéro apparait comme gag du temps. Le zéro apparait comme le tabou debout du gag du temps. Le zéro apparait comme le tabou debout du gag du temps entre oui et non.
Entre chaque événement du monde ça recommence à zéro. Entre chaque événement du monde ça recommence avec zéro. Entre chaque événement du monde ça recommence avec à zéro.
Il y a un zéro entre chaque nombre. C’est pourquoi déjà au plutôt que de compter en disant 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,8, 9, il serait préférable de compter plutôt ainsi. (0),1,(0),2,(0),3,(0),4,(0),5,(0),6,(0),7,(0),8,(0),9,(0). Non seulement il y a un zéro entre chaque nombre mais plus encore il y a un zéro entre chaque signe mathématique, il y a un zéro enfin entre chaque opération mathématique. Il y a déjà toujours déjà un zéro avant et après une addition, avant et après une soustraction, avant et après une multiplication, avant et après une division.
Quand nous disons par exemple 1+1, nous faisons comme il y avait une continuité entre les nombres et l’opération mathématique de l’addition. Cependant cette continuité n’est qu’une pure convention. En effet pour bondir du 1 au + il est nécessaire de revenir à chaque fois au zéro. 1+1 devrait alors s’écrire (0)1(0)+(0)1(0). Ou pour le dire autrement il y a un ensemble vide, un ensemble vide transfini à la fois entre chaque nombre et entre chaque opération mathématique, et entre chaque nombre et chaque opération mathématique.
« Zéro, là où le cœur bat. » J. Cage
Le cœur pulse à l’intérieur du zéro. Le cœur pulse comme le sang repose à l’intérieur du zéro. Le cœur repose comme le sang pulse à l’intérieur du zéro. Le cœur pulse comme le sang repose à l’intérieur de la démesure du zéro. Le cœur repose comme le sang pulse à l’intérieur de la démesure du zéro. Le cœur pulse comme le sang repose à l’intérieur du silence du zéro, à l’intérieur de la démesure de silence du zéro. Le cœur repose comme le sang pulse à l’intérieur du silence du zéro, à l’intérieur de la démesure de silence du zéro.
Le zéro recommence. Le zéro recommence le cœur. Le zéro recommence le chaos du cœur. Le zéro recommence l’équilibre du cœur. Le zéro recommence le chaos d’équilibre du cœur. Le zéro recommence la certitude du cœur. Le zéro recommence le chaos de certitude du cœur. Le zéro recommence les nuances du cœur. Le zéro recommence le chaos de nuances du cœur. Le zéro recommence les nuances d’équilibre du cœur. Le zéro recommence les nuances de certitude du cœur.
« Le vide (…) est l’être positif du problématique. » G. Deleuze
Plutôt le vide affirme l’apparaitre du problème. Et le problème affirme le disparaitre du vide. Le vide affirme l’apparaitre du problème comme le problème affirme le disparaitre du vide. Le vide symbolise le problème. Le problème parabolise le vide.
Le problème du zéro apparait semblable au problème de la queue animale. Le zéro indique la lettre du vide comme queue animale. Le zéro indique la lettre du vide comme queue animale de l’instant. Le zéro indique la lettre du vide comme queue animale du temps.
Le zéro indique la lettre du vide comme queue animale de l’ainsi. Le zéro indique la lettre du vide comme queue animale de l’ainsi ça.
L’ensemble vide n’est pas antérieur au zéro. Le zéro apparait antérieur à l’ensemble vide.
Le zéro n’est pas un ensemble. Le zéro phrase le vide en deçà des ensembles. Le zéro phrase le vide en dehors de tout.
Affirmer le zéro comme un ensemble transfini. Affirme le zéro comme le sourire du transfini. Affirmer le zéro comme le hurlement du transfini. Affirmer le zéro comme le sourire de hurlement du transfini.
« On peut faire du point zéro un point de vue. » P. Sloterdijk
Le zéro n’est pas un point de vue. Le zéro n’est pas un point. Le zéro apparait comme une trajectoire, une trajectoire paradoxale. Le zéro apparait comme la trajectoire de l’immobilité, la trajectoire paradoxale de l’immobilité. Le zéro apparait comme la trajectoire de l’aveuglement, comme la trajectoire d’aveuglement du froid. Le zéro apparait comme une tournure, comme la tournure d’aveuglement du gel, comme la tournure d’aveuglement de l’anesthésie.
« On va repartir à zéro. Non, avant de repartir il faut y aller. On va retourner à zéro. » J. L Godard
Il apparait nécessaire de retourner à zéro. Il apparait nécessaire de retourner à chaque instant à zéro. Le problème reste malgré tout de savoir quelle est la valeur de spin du zéro. Le problème reste de savoir combien de focs le zéro doit-il tourner sur lui-même pour affirmer sa forme.
« Les mathématiques font abstraction de la loi de gravité. » Lichtenberg
Il n’y a pas de gravitation des nombres. Il n’y a pas de gravitation entre les nombres. Malgré tout il y a une gravitation du zéro. L’écriture affirme cette gravitation du zéro.
Sentir le zéro comme forme de l’érosion, comme geste de la poussière. Sentir ainsi la poussière d’érosion du zéro. Sentir la pulsion d’érosion du zéro, la pulsion du zéro, la pulsion d’érosion du zéro comme geste tacite de l’érotisme comme geste rituel de l’érotisme, comme tournure de l’érotisme, comme tournure rituelle de l’érotisme. Il y a un érotisme du zéro. Il y a un zérotisme. Il y a une forme de zérotisme.
Sentir le zéro comme gag. Et parvenir à sentir le zéro comme ensemble transfini. Sentir ainsi le zéro comme gag transfini. Si le zéro tourne aussi sur lui-même ou plutôt à la fois sur lui-même et hors de lui-même il serait alors un ensemble transfini, ou plutôt une singularité transfinie.
Affirmer le zéro comme auréole. Affirmer le zéro comme auréole de la matière. Affirmer le zéro comme auréole de l’immédiat. Affirmer le zéro comme auréole de l‘inconnu, comme auréole de l‘immédiat inconnu.
« Nous touchons ainsi à cette matière non-dimensionnelle qui nous donne l’impression d’une sublimation intime absolue. » G. Bachelard
Il y a ainsi un espace du zéro. Et cet espace du zéro donne à sentir l’espace de la sublimation intégrale, l’espace de la sublimation absolue. Recommencer à chaque instant à zéro c’est le geste de sublimer. Affirmer le zéro entre chaque instant, entre chaque chose c’est affirmer le geste d’une sublimation immédiate, d’une sublimation à la fois immédiate et inconnue.
« Les corps célestes sont irresponsables. » J. Baudrillard
Les corps célestes apparaissent irresponsables à l‘instant où ils touchent le zéro. Les corps célestes apparaissent irresponsables à l’instant où ils touchent le sourire du zéro, a l‘instant où ils touchent le hurlement du zéro, à l’instant où ils touchent le sourire de hurlement du zéro.
« Je ne me fais pas à l’idée que l’on veut dire le zéro non plutôt noyer tous les nombres que je sens parfois gémir dans mon dos plutôt s’enfoncer dans mes radicaux que voir l’eau cerveau se changer soudain en zéro. » P. Sollers, Paradis
Savoir comment noyer les nombres à l’intérieur du zéro. Savoir comment noyer les nombres, la suite des nombres à l’intérieur du feu du zéro. Savoir comment noyer l’infini des nombres à l’intérieur du feu du zéro. Savoir comment noyer le hasard des nombres à l’intérieur du feu du zéro, à l’intérieur du feu de conversation du zéro.