Argent
Gagner sa vie est collectionner l’unité de son agonie.
Gagner sa vie décalque l’agonie. Gagner sa vie décalque l’origine de l’agonie. Gagner sa vie décalque l’il s’agit originel de l’agonie.
Gagner sa vie est identique à l’acte de gager sa vie pour la nier.
Ceux qui travaillent pour gagner leur vie au lieu de donner ou d’abandonner leur existence par grâce sont des condamnés. Ceux qui travaillent pour se distraire au lieu de travailler par plaisir sont des condamnés. Ceux qui ne travaillent pas et cependant ne savourent pas leur oisiveté sont des condamnés.
Gagner sa vie est identique à subsister en tant que banquier des battements de son cœur.
L’argent est l’ange de la vulgarité.
L’argent est l’ange d’angoisse de la gloire.
L’échange d’argent est l’écho de la vulgarité des anges.
L’argent atteste le désir d’éternité de l’angoisse.
L’argent atteste l’idolâtrie du désir obligatoire.
L’argent est le tain du miroir du néant.
L’argent est le miroir du martyre de la jouissance infinie.
Les mendiants sont les narcisses du non-miroir.
Le mendiant est le narcisse du miracle de parvenir à voir son image sans jamais utiliser de miroir. Le mendiant est celui qui choisit de regarder son image dans la pièce de monnaie que l’autre lui donne. Le mendiant est le narcisse de l’argent gratuit.
Le pauvre se pend au fil de ses pensées.
Le pauvre semble nourri et habillé par son déplacement.
Le pauvre digère la prière de ses mutilations.
Il y a une coquetterie de hasard de la pauvreté.
La pauvreté capitalise le luxe de hasard du vide.