Bêtise
La bêtise d’une chair apparait comme scandale à l’instant où cette chair invente la forme la plus intense de sa souveraineté.
La grâce de la bêtise affirme le scandale de lenteur de la nuit.
La grâce de la bêtise affirme l’extase d’immobilité virtuose de la nuit.
La grâce de la bêtise abandonne la chair à l’apocalypse du sommeil.
La bêtise sait comment aller là où la pensée a peur d’aller.
Celui qui dédaigne la certitude de sa bêtise se condamne à être l’ersatz de gomme de sa pensée.
La sagesse de la bêtise touche le vide du cerveau sans perdre le temps de désirer la pensée.
La bêtise embrasse l’âme sur la bouche du silence.
La jubilation de la bêtise affirme le geste de sentir l’existence du monde sans jamais sacraliser l’existence du monde.
La souveraineté de la bêtise affirme le geste de savourer la grâce de la chair sans s’évertuer à croire à la vérité de la pensée.