Destin
La nécessité survient comme miracle.
La nécessité survient comme miracle de l’immanence.
La nécessité affirme la certitude de l’immanence comme phrase de couleur du destin.
La nécessité survient comme grâce virtuose du ça tombe.
Le silence de la nécessité déclare l’hémorragie de tabous de la certitude.
Le silence de la nécessité pare le paradis avec le déluge de sang de la certitude.
Le coma de la nécessité transforme le visage en symbole. Le coma de la nécessité transforme le visage du bonjour en symbole du sang.
La nécessité affirme une forme paradoxale de narcissisme. La nécessité affirme un narcissisme de l’aveuglement, un narcissisme du regard perdu, un narcissisme du noir.
Il reste préférable plutôt que d’être à la merci du hasard, d’apparaitre par le s’il vous plait de la nécessité.
Le destin affirme le besoin de tomber du paradis.
Le destin affirme la forme d’immortalité fragile du monde.
Le destin déclare la chute de l’âme comme certitude du sang.
Le destin déclare le feu de la conversation du silence à l’intérieur du déluge d’érosion debout de la couleur.
La scandeur du destin détruit la lumière de la vérité.
Le fou rire du destin détruit la lumière d’incertitude de la vérité.
La jubilation de respirer du destin détruit la croyance en la transcendance de la vérité.
La sensation du destin affirme la grâce de vouloir toucher la clarté de l’aveuglement en dehors de la vérité.
Le destin donne à sentir l’anthropophagie du souffle.
La désinvolture du destin du destin improvise des révérences de hurlements écartelés.
La scandeur du destin déclare la certitude du crâne comme parachute de l’extase.
Approximativement dix minutes par jour, chaque homme disparait intégralement pour les autres hommes. Il devient invisible. Les autres hommes n’ont plus la sensation de sa présence. Cependant chaque homme ne sait jamais quand ces dix minutes de disparition pour les autres hommes ont lieu. Pendant dix minutes, l'homme disparaît de la totalité des autres hommes sans jamais disposer ni du moindre savoir ni du moindre pouvoir envers cette disparition.
La forme composée par ces multiples disparitions révèle la forme du destin. C'est un temps absolument improductif, un temps d'oisiveté extatique, le temps où la chair apparaît en dehors de l’être, un temps où l'apparence survient ainsi comme à suivre.
Celui qui essaie de rencontrer ce temps de disparition du destin sera soit un assassin soit un créateur. Il sera un assassin s'il désire connaître ce temps sans chercher à lui donner une forme. Il sera un créateur s'il essaie de donner une forme à ce temps sans désirer le connaître. Ainsi l’oisiveté du destin deviendra la projection précise comme insensée d'une œuvre.
Chaque jour, le destin des autres chairs nous touche et nous touchons le destin des autres chairs. Chaque jour, nous touchons le destin de ceux que nous rencontrons, de ceux à qui nous parlons, de ceux à qui nous rêvons, de ceux que nous oublions, de ceux à qui nous adressons un geste ou encore de ceux à qui nous envoyons une lettre. Ainsi chaque homme parvient de manière incroyable à accueillir un flux féerique d’innombrables destins. Et ces contacts innombrables entre les destins de chaque chair provoque l’exaltation étrange du silence d’exister.
Le destin déclare l’audace de cesser de naitre.
Le gag de clarté du destin détruit la pure possibilité de la survie.
Le besoin d’aveuglement du destin détruit la stupidité éternelle de la mort.
L’instinct taciturne du destin méprise les bruits de moteurs de la liberté.
L’instinct de désinvolture du destin dissocie les événements et les dates de telle manière que l’apparition de la chair ne soit pas éternellement citée à travers le simulacre diabolique du Christ.
Le destin éclate de rire à l’instant où le miracle de son apparition touche la solitude animale des hommes.
La séduction bestiale du destin donne forme à l’évanouissement projectile du monde. La séduction bestiale du destin déclare la coïncidence de la syncope projectile du monde avec le rituel d’obscénité de la répétition à oui.