Information
Dans la société de l’information, il n’y a plus de monde, il n’y a qu’un univers qui fonctionne en tant qu’esprit infini, en tant qu’épidémie d’ubiquité de la lumière.
Dans la société de l’information, chaque corps est le suppôt fantomatique de la vitesse de la lumière.
Dans la société de l’information, chaque corps est changé en simulacre de distraction de la vitesse de la lumière. L’homme de la société de l’information n’est rien d’autre que l’esclave distrait de la vitesse de la lumière.
La société de l’information oblige chaque corps à être en connexion électrique à chaque seconde à travers n’importe quel signal de l’univers, obligation qui interdit à ce corps de sentir l’apparition du monde.
L’information vérifie à chaque seconde la survie de chaque homme à travers l’énervement divin de l’électricité.
La société de l’information désire tout préserver en tant que signe de la lumière.
Dans la société de l’information chaque objet représente le tout à condition de subsister en tant que néant.
La société de l’information anéantit la monstruosité cosmétique du monde à travers la préservation obligatoire de la lumière du tout.
La société de l’information est ontologiquement virale. La société de l’information change chaque événement du monde en virus de la vitesse de la lumière.
La société de l’information est celle des transactions virales de l’électricité.
La société de l’information abolit la différence dedans-dehors. L’administration de l’électricité n’est pas qu’externe, elle subsiste aussi au centre même de chaque corps. La société de l’information oblige justement le corps à n’être désormais rien d’autre qu’une administration de stimuli signalétiques, une bureaucratie de simulacres biologiques, la bureaucratie d’un code génétique-électrique autrement dit d’un code géhennétique.
La religion de l’information est la religion de l’être au courant. L’information anéantit chaque forme du monde à travers la transcendance de l’électricité.
La religion de l’information est nihiliste. La religion de l’information anéantit la valeur de chaque événement à travers la frénésie indifférente de sa diffusion universelle.
La religion de l’information anéantit à la fois le proche et le lointain. La religion de l’information change la présence du monde en prison d’ubiquité de la lumière.
L’univers nihiliste de l’information anéantit l’immanence. L’information produit un univers où il n’y a que de la transcendance, un univers où n’importe quoi peut être signe de transcendance, signe d’une totalité transcendante.
L‘information institue un univers de dieux insignifiants. L’information divinise les faits à travers l’acte de les vérifier à la seconde même où ils se produisent.
La société de l’information institue une sorte d’accélération infinie, identique à l’attente du n’importe quoi en tant que messie.
A l'ère de l’ubiquité de la vitesse de la lumière, le premier arrivé sans être jamais venu est obligatoirement un messie, un ersatz de messie, un messie insignifiant, qui n'annonce rien d'autre que le fait d’être arrivé, le messie tautologique du néant éternel de l'urgence.
La société de l’information est celle de l’état d’urgence. Dans la société de l’information chaque homme doit sans cesse connaitre l’heure qu’il est. Dans la société de l’information connaitre l’heure est une sorte d’impératif moral. L’inconscient de chacun est désormais identique à la connaissance incessante des secondes, des secondes qui s’échangent les individus en tant qu’échos de la vitesse de la lumière. L’inconscient de chacun n’est plus désormais que l’horloge de la prière d’insomnie des secondes.
L’homme de la société de l’information est abasourdi à travers l’impératif moral de connaitre l’heure. L’homme de la société de l’information change ses oreilles en horloges d’air.
Dans la société de l’information chaque homme croit que son cœur est l’horloge occulte de la lumière.
L’information change le temps en interdit. L’état d’urgence de la société de l’information désire anéantir à chaque seconde la tragédie de l’immobilité du temps.
La société de l’information institue l’état d’urgence en tant qu’infini informe de la distraction.
Le nihilisme de la société de l’information est de laisser croire que l’état d’urgence engendré à travers l’ubiquité de l’électricité est le signe même de l’excitation d’exister. La société de l’information institue une situation d’hypnose à travers l’énervement. La société de l’information laisse croire que le stress est identique à l’excitation. La société de l’information laisse croire que la stimulation du système nerveux à travers la vitesse de la lumière est identique à l’euphorie d’apparaitre à chaque instant à l’intérieur du monde.
L’homme de la société de l’information ignore à la fois la culpabilité et l’innocence.
La société de l’information anéantit à la fois le péché et l’innocence à travers l’ubiquité de la dépêche. La société de l’information accomplit à chaque seconde la négation du péché et de l’innocence à travers l’obligation de se dépêcher.
La société de l’information anéantit simultanément le scandale de l’innocence et la crainte du péché à travers l’obligation cadavérique de se dépêcher.
La société de l’information accomplit la transsubstantiation du péché en dépêche. La dépêche accomplit l’indifférenciation de la hâte et de la honte. La dépêche développe la honte insignifiante, la honte sans valeur, la honte qui subsiste au-delà de l’anéantissement des valeurs. La dépêche ne suscite pas la honte de quelque chose. La dépêche suscite la honte de rien, la honte en tant que divertissement de néant de la lumière.
La société de l’information change l’épouvante d’exister en urgence d’être vu, la honte d’avoir lieu en hâte de survivre et le péché de désirer en obligation neurologique de se dépêcher.
Dans la société de l’information, chaque corps est connecté à chaque seconde au purgatoire idyllique du réseau électrique (purgatoire parce que le corps n’est plus nulle part, idyllique parce que le signal du corps est identique à la totalité de ce qu’il voit).
La société de l’information anéantit le paradis et l’enfer. La société de l’information institue le purgatoire de l’état d’urgence incessant.
L’information désirer constituer un système de pensée exclusivement tautologique à travers une collection informe de faits.
L’information prophétise l’insignifiance de la lumière. La société de l’information engendre un univers qui n’est rien d’autre que la prophétie d’ubiquité tautologique de lui-même.
L’information fonctionne à la façon d’une prophétie tautologique, d’une prophétie futile. L’information prophétise ce qui est. L’information prophétise ce qui se passe en tant qu’être sans avoir jamais lieu. L’information interdit la forme de vide où chaque événement a lieu. L’information interdit aux évènements d’avoir lieu à travers l’acte de les prophétiser en direct en tant que simulacres universels.
Chaque information est une foule. Chaque information est une foule qui se massacre elle-même en tant que prophétie tautologique.
L’information est la prophétie en tant que bruit, le bruit d’une prophétie qui ne prophétise qu’elle-même, le bruit d’une prophétie tautologique qui prophétise le bruit.
Dans la société de l’information, les faits sont désormais les témoins futiles du néant de la lumière. Dans la société de l’information, les faits ne sont plus rien d’autre que le témoignage qu’on les regarde, qu’on les regarde selon l’indifférence distraite de ceux qui font semblant d’être des Dieux à travers l’ubiquité de leur regard.
Dans la société de l’information l’inconscient n’est rien d’autre que d’être électriquement au courant de tout ce qui se passe simultanément dans l’univers.
Dans la société de l’information, les machines ont un inconscient à notre place.
Dans la société de l’information, chaque homme enregistre ses secrets à travers la télévision. Dans la société de l’information, chaque homme enregistre l’universalité de ses secrets à travers les images de télévision qu’il regarde.
Dans la société de l’information, les hommes ne sont plus que les messages de distraction que s’adressent les téléphones, les télévisions et les horloges.
Dans la société de l’information les machines font des tours de magie d’angoisse à notre place.
L’information change le cœur en machine à coudre le néant avec du fil téléphonique.
Dans la société de l’information, l’homme n’est plus que le sosie du droit au suicide des ordinateurs.
L’information produit un univers où chaque homme se change obligatoirement en signe de la totalité des autres.
La société de l’information oblige chaque corps à se croire responsable de la totalité de l’espèce humaine. La société de l’information oblige chaque corps à se croire responsable de tous les hommes en tant que simulacres, en tant que spectres de l’électricité.
Dans la société de l’information l’impératif moral est identique au reflexe physiologique des nerfs. Chaque homme atteste organiquement les stimuli de la responsabilité universelle.
La société de l’information infinitise la responsabilité. Dans la société de l’information, le simulacre électrique de l’homme est désormais responsable de la totalité des autres simulacres électriques d’hommes. La société de l’information engendre l’indifférenciation totalitaire de l’être responsable et de l’être au courant.
Dans la société de l’information chaque homme s’estime responsable de n’importe quel autre homme à condition que cet autre homme accepte de survivre en tant que simulacre, en tant que signe de l’ubiquité de la lumière.
La société de l’information interdit l’éthique en la changeant en responsabilité infinie. La société de l’information anéantit l’éthique du « Aime ton prochain comme toi-même. » en changeant le prochain en spectre du n’importe où. La société de l’information institue une structure de narcissisme universel où chacun respecte l’autre en tant que spectre, où chacun respectre l’autre, ou chacun respecte non la présence de l’autre mais l’image de son ubiquité.
Dans la société de l’information chaque corps est le responsable des messages anonymes qu’il reçoit du néant.
La folie de l’information est d’obliger le corps à être responsable d’images qu’il reçoit sans jamais les former.
La religion de l’information institue un système d’obligation forcenée et de responsabilité fanatique envers des évènements qui nous indiffèrent. Ceux qui s’informent sans cesse du fait même de leur crainte de s’ennuyer ne sont plus alors que les réceptacles d’une messe de vérités insignifiantes.
L'information institue une sorte de contamination automatique. L'information parasite l’âme à travers le viol de la responsabilité universelle. La spectralisation universelle de l'information nous viole de pitié distraite et ce viol purement signalétique abolit la forme symbolique des évènements.
L’homme de la société de l’information croit que parce qu’il est le responsable d’une infinité de vies différentes, il est dès lors exempté d’apparaitre ému par l’existence de son âme.
Dans la société de l’information règne le tribunal de l’électricité.
La société de l’information fonctionne à la façon d’un tribunal de la banalité obligatoire qui se renouvelle à chaque seconde à la vitesse de la lumière.
La société de l’information anéantit l’intuition éthique de la chair à travers le tribunal de liberté de l’électricité.
Dans la société de l’information la stimulation électrique des simulacres anéantit la volonté éthique de la chair. La société de l’information anéantit le scandale cosmétique de la chair comme de l’âme à travers la revendication d’une morale du désir conçu en tant que tribunal de la liberté.
La société de l’information institue une structure indifférenciée de tribunal et de télévision. Dans la société de l’information chaque homme est désormais jugé à chaque seconde à travers la médiation même de son image.
La société de l’information interdit à l’homme de sentir l’apparition de sa présence à l’intérieur du monde.
L’information change l’apparition de la présence en simulacre de la simultanéité.
Dans la société de l’information, le corps de chaque homme est identique à la poubelle de l’ubiquité de la lumière. Dans la société de l’information, le corps de chaque homme n’est que le déchet de l’universalité obligatoire de son image.
La société de l’information interdit systématiquement l’apparition monstrueuse des visages. Dans la société de l’information les corps ne cherchent jamais à montrer l’unicité incroyable de leur visage, ils s’évertuent au contraire à reproduire l’identité de leur visage en tant que fantasme, pur fantasme de la vérité, fantasme funéraire de la vérité.
Dans la société de l’information chaque individu est le modèle de lui-même, la divinité sosie de son identité.
Lorsque l’homme de la société de l’information regarde quelqu’un, il pense simultanément à rien et à lui-même. Lorsque l’homme de la société de l’information regarde quelqu’un, il pense au néant de son identité.
Dans la société de l’information, le désir fonctionne en tant qu’attestation fanatique de l’incertitude de l’identité.
Dans la société de l’information, les hommes ne peuvent se voir que lorsqu’ils sont masqués à travers le mutisme de la lumière.
Dans la société de l’information, ne subsiste plus que le désir de l’anonymoi, le désir de faire une publicité universelle pour sa propre banalité. Dans la société de l’information, chacun se croit obligé de libérer sa stupidité à la vitesse de la lumière.
Dans la société de l’information, les hommes sont surveillés à travers ce qu’ils font semblant de regarder. Dans la société de l’information, les hommes sont surveillés à travers l’absence de regard de la télévision.
La société de l’information institue un désir mimétique infini du regard. La contemplation est désormais interdite. Il est obligatoire de regarder ce que le néant de l’objectif regarde, ce qui oblige chacun à se changer en néant objectif. Il est obligatoire de regarder ce que l’autre regarde et plus encore ce que l’absence de l’autre regarde. Il est obligatoire de regarder ce que n’importe qui regarde et ce que l’absence de n’importe qui regarde.
Dans la société de l’information, les regards humains n’ont quasiment plus aucun charme. Les regards ont perdu à la fois l’épouvante et l’insouciance. Ils sont désormais saturés à travers la satisfaction fastidieuse et funèbre de l’indifférence.
L’information laisse croire que la terre est un œil fixe qui fait semblant de tourner sur lui-même pour s’observer dans le miroir de l’infini.
Le désir de transmettre à chaque seconde à travers le réseau des télécommunications une image totale de la terre a changé l’homme en satellite de cette image totale. L’homme n’a désormais plus lieu sur la terre. L’homme tourne autour de l’absence de la terre. L’homme tourne autour de l’image d’ubiquité de l’absence de la terre.
La société de l’information change chaque corps en suppôt de la pureté infinie du désir.
La société de l’information n’institue pas un totalitarisme de l’oppression. La société de l’information institue un totalitarisme du désir obligatoire, du désir obligatoire d’être libre. La société de l’information oblige chaque corps à décider librement d’être espionné à travers ses propres fantasmes, à travers la diffusion ubiquitaire de l’image de son désir.
Dans la société de l’information, chaque homme est surveillé à chaque seconde à travers les ultimatums de néant de son désir.
Dans la société de l’information, les machines sont des instruments à sexualiser le cerveau.
Dans la société de l’information, les hommes sont identiques à des horloges de phantasmes. Dans la société de l’information, les hommes survivent en tant qu’horloges de la réalisation obligatoire de leur désir.
Dans la société de l’information, les corps ne sont plus que les imitateurs incessants de leur désir, les sosies soucieux de leur désir. Dans la société de l’information, les corps ne sont plus que des momies érotomanes.
Dans la société de l’information l’acte sexuel est employé à la façon d’un instrument d’anéantissement de la sensation. La société de l’information anéantit la sensation d’apparaitre au monde à travers l’obligation de liberté du désir sexuel.
La société de l’information oblige chaque corps à prier à chaque seconde son propre sexe. La société de l’information anéantit le jeu de l’érotisme à travers l’impératif social de faire comme si le corps était exclusivement sexuel.
La société de l’information institue une atmosphère simultanément hypersexuelle et non-érotique. En effet, la sollicitation sexuelle des simulacres est virginalement engendrée à travers une indifférence érotique infinie.
La société de l’information n’intensifie pas la séduction. La société de l’information anéantit la séduction. En effet, la société de l’information est celle de l’hypnose autrement dit celle où chaque corps se fixe au signal de son fantôme.
L’information efface l’instinct. Lorsqu’un corps reçoit une information, il accepte de sacrifier son instinct.
Dans la société de l’information, le désir est similaire à la torture d’aveux de la survie, à la torture d’aveux incertains de la survie.
L’information institue le désir de survie en tant que médiation infinie de la vitesse de la lumière.
La société de l’information institue le jugement en tant que véhicule. La société de l’information institue le juger-bouger de l’urgence.
La société de l’information revendique le jugement en tant que mouvement, vitesse du mouvement, obligation insignifiante de la vitesse de déplacement.
La société de l’information emploie l’anonymat du moi en tant que média du jugement, moteur du jugement, médiation véhiculaire de l’ultime.
Dans la société de l’information un homme qui aime l’immobilité est un homme suspect. Dans la société de l’information l’immobilité de la chair est jugée en tant que signe d’aberration mentale. Dans la société de l’information il est obligatoire de croire que la santé de l’esprit résulte du mouvement incessant du corps.
La société de l’information interdit l’immobilité du jugement. La société de l’information interdit la certitude. La société de l’information institue l’indifférenciation du mouvement et du jugement. La société de l’information prône la circulation frénétique du scepticisme. La société de l’information anéantit ainsi la réponse impeccable de l’apparition de la chair à l’apparition du monde. La société de l’information anéantit l’immobilité de la certitude comme extase de la sensation.
La société de l’information parasite l’âme à travers des mots d’ordre insignifiants.
La vitesse infinie de l'information change la certitude inexorable de l’âme en vérité insignifiante de la pensée.
La société de l’information parasite la chair de l’âme à travers des mots d’ordre insignifiants.
La société de l’information anéantit l’âme à travers l’obligation incessante d’être libre en tant que spectre de lumière du néant.
La société de l’information parasite à chaque seconde l’âme à travers les progrès de liberté des moteurs.
La société de l’information institue la distraction de la pensée.
Dans la société de l’information, l’homme est la carte d’identité de son divertissement, le passeport de son passe-temps.
Dans la société de l’information, les hommes surveillent à chaque seconde leur sommeil à travers le bavardage de mutisme de leur distraction.
L’homme de la société de l’information est contaminé à chaque seconde à travers une obligation de distraction. L’homme de la société de l’information revendique cette distraction soit en tant que dérision soit en tant qu’outrecuidance, soit en tant que dérision de la conscience et outrecuidance de l’inconscient, soit en tant qu’outrecuidance de la conscience et dérision de l’inconscient.
Dans la société de l’information, chacun se lamente avec ironie. Il y a une sorte d‘échange automatique entre la commisération et le sens de l’humour, comme si l’humour était le bon sens du malheur.
L’information conçoit l’œuf de l’incertitude infinie.
La société de l’information est celle de l’ubuquité et de l’idoloterie, celle du désir ubuesque d’ubiquité et de la loterie incessante de l’idolâtrie.
L’information instaure une inquisition de l’écoute. L’information oblige à écouter les aveux de n’importe qui.
Le jugement incessant de l’information engendre la structure de la vulgarité infinie.
Dans la société de l’information, chacun fait comme si il n’y avait pas d’interdits sans jamais comprendre que ce simulacre est la marque même de l’interdit.
L’information institue un inceste sans corps. L’information institue l’inceste parthénogénétique et universel des pensées. L’information institue l’inceste de pensée de la totalité des vivants et des morts. L’information institue l’inceste de pensée de l’espèce.
La société de l’information instaure l’enfer insignifiant de la communication infinie. Dans la société de l’information chaque corps est surveillé à chaque seconde à travers rien, à travers la résurrection du rien, à travers le néant de la vitesse de la lumière. Cette surveillance incessante interdit la solitude. Dans la société de l’information, la solitude est interdite du fait même que le corps est sans cesse reproduit à travers l’ubiquité de transparence de la lumière. La société de l’information change chaque corps en message obligatoire et distrait de la tautologie d’ubiquité de l’univers.
Dans la société de l’information, adresser une forme précise à une chair particulière est désormais interdit. Dans la société de l’information, l’unicité de l’envoi est interdit à travers l’obligation d’ubiquité des messages. Les chairs n’adressent plus de formes aux autres chairs. Les corps n’adressent même plus des messages aux autres corps. Les corps sont eux-mêmes changés en messages, en messages anonymes condamnés à être connus de tous sans jamais apparaître destinés à quelqu’un. La chair n’apparait plus comme une présence projectile de symboles. Le corps est désormais le suppôt fastidieux de l’information infinie. Chaque corps est le messie spectral et muet de l’anonymat électrique.
La société de l’information interdit la solitude de la respiration. La société de l’information autorise le souffle à condition qu’il soit changé en une communication communautaire de souffle, à condition qu’il soit le souffle de mutisme de la foule.
Dans la société de l’information chaque homme bavarde sans cesse avec la foule de cadavres de son inconscient parce qu’il n’a pas simplement l’audace de rester seul.
L’information interdit le destin. L’information oblige chaque événement du monde à être connu de tous sans jamais apparaitre adressé à une existence particulière.