Boris Wolowiec
Croyance
La croyance est l’idylle du crime.
La stupidité de la croyance est de cacher l’impossibilité du secret.
La croyance est le masque d’une indifférence envers la présence du monde.
La croyance masque l’apparition du monde à travers l’alibi de l’infini.
Le désir religieux n’est rien d’autre que la peur d’apparaitre seul à seul en présence d’une existence inconnue.
L’abjection de la croyance est de témoigner de l’infini du néant.
La croyance est l’alibi de libido du néant.
La croyance en Dieu est l’alibi de libido qui masque la vulgarité du désir mimétique humain.
Lorsque les croyants ne savent pas quoi dire, ils disent le mot Dieu.
La croyance est d’attendre quelqu’un d’absent. Cependant ne pas croire n’est pas toujours identique à ne pas attendre. Ne pas croire est parfois semblable à attendre quelqu’un qui apparait déjà là.
Il est ridicule de croire en Dieu à travers la timidité de sa haine.
La croyance engendre la parodie de paradis de la stupeur.
La folie de la croyance est de faire comme si le Christ avait été crucifié sur la pensée de sa propre résurrection.
La folie de la croyance est le désir d’effacer le lieu du crâne à travers le simulacre de crucifixion de la lumière.
La foi est essentiellement téléphonique.
Celui qui a la foi croit que les fleurs téléphonent au soleil.
La fidélité est la distraction de la fureur.
La fidélité est de penser selon le profil de son désir.
La prière prostitue l’âme au néant.
La prière est le désir de se prostituer aux ultimatums d’éternité du néant.
Chaque prière est le suicide d'un ange qui n'est jamais né.
Le scepticisme est l’aspect le plus ridicule de la prière.
La prière de l’agnostique est de compter continuellement ses pas.
Le scepticisme prie le dieu de la fatigue au sommet d’une pyramide de larmes.