Haine
La haine est identique au mutisme du désir.
L'ennui de la haine masque la blessure à travers l’éternité de la souffrance.
Il y a une sorte de haine impuissante dans tout discours généralisateur. La généralité atteste le ressentiment de la neutralité. La généralité est la géhenne de la neutralité.
Massacrer est l’acte de sacraliser la masse. Massacrer est l’acte de sacraliser la masse à travers le désir d’être l’identité qui l’anéantit.
Désirer anéantir la masse est encore y croire. En effet, il est obligatoire d’être soi-même une masse pour pouvoir anéantir une autre masse. Il est obligatoire d’être soi-même une masse pour pouvoir haïr. Ce qui hait c’est le moi en tant que masse. Ce qui hait est l’anonymoi.
Pendant un massacre celui qui torture et tue connait l’histoire de l’humanité par cœur.
L’ignorance encyclopédique de la foule accomplit l’indifférenciation du crime et du pardon.
La foule pardonne à coups de crimes et tue à coups de pardon.
L’abjection est de nier l’extase de monstruosité de l’existence.
L’abjection est de tuer l'âme des hommes sans tuer les hommes.
L’abjection est de digérer la divinité de son cadavre. L’abjection est de digérer son cadavre et de faire de cette digestion le masque de sa pureté.