Boris Wolowiec
Hasard
Chaque dé apparait comme un cercueil contorsionniste, comme un tombeau acrobate.
Chaque dé repose par la cérémonie d’unicité innombrable du fou-rire.
Les dés apparaissent comme les tombeaux des morts indésirables. Les dés apparaissent comme les tombeaux des morts marginaux. Les dés reposent comme les tombeaux des morts qui ont par miracle oublié leur nom à l’instant même de leur décès. Les dés reposent comme les tombeaux des morts qui n’appartiennent pas à la société des cadavres de l’adieu.
Le hasard révèle l'anachronisme de l'habitude.
Le hasard révèle les hésitations anachroniques du besoin.
L’hésitation du hasard révèle l’analphabétisme de la faim.
La solitude du hasard déclare l’utopie du temps.
Le hasard révèle l’érosion intacte du jour inconnu.
L’habitude du hasard ressemble à l’érection de subtilité de l’érosion.
Le hasard sidère le dos de la nécessité.
Le hasard révèle la tendresse artificielle du désastre.
Le hasard révèle la jonglerie inouïe du désastre.
Le hasard affirme la lucidité orpheline de la fatalité.
Le hasard transforme les encyclopédies en cartes postales.
L’impureté du hasard pétrit l’intact du précipice.
La fascination affriolante du hasard change de chemise comme de nudité.
Le hasard révèle la désinvolture du désert.
Le hasard adonne une bulle d’innombrables déserts.
Le hasard se prostitue au sperme des murs.
Le hasard dénombre les yeux du ciel avec la multiplicité taboue des noms.
La coïncidence immisce un coït de cendres mystiques.
La coïncidence révèle l’équarrissage d'odeurs du vent.
La chance révèle la chirurgie de la source.
Le cynisme de la chance révèle la chirurgie de cendres de la source.
La chance architecture l’éternuement.
La chance accomplit la machination de bonheur du hasard.